La galerie Laurence Bernard est heureuse de présenter Aeroland, la première exposition personnelle de l’artiste Koka Ramishvili avec la galerie.
Aeroland regroupe une série de tableaux dans lesquels les préoccupations qui habitent les œuvres de l'artiste sont réunies. Poursuivant son travail de déconstruction de la peinture, Koka Ramishvili, en dialogue permanent avec l'histoire de l'art, nous propose une version de l'image telle que nous pourrions la voir dans le futur. Une représentation tronquée, comme fugitive, déplacée et qui tend à disparaître au bénéfice de la surface blanche qui l'accueille. La création de ce plan intermédiaire au sein de la toile incarne ici l'écart conceptuel existant entre réalité perçue et réalité vécue, révélant l'illusion de réel induit par la mimesis. Il devient l'élément à partir duquel se construit le paysage. La bordure fonctionne aussi comme un élément architectural qui lie l'espace du tableau à celui de la pièce. Dominé par la piste qui le traverse, l'aérodrome duplique le jeu éphémère des surfaces mis en place par Koka Ramishvili.
La pratique artistique de l'artiste étant protéiforme, il passe de la vidéo à la peinture tout en appliquant à ces différents supports une composition semblable, qu'elle soit picturale ou graphique. La vidéo intitulée Coffee (2009), également présentée dans l'exposition, procède de la même intention. L'écoulement du liquide contredit la perception habituelle du temps et de l'espace, se déversant en continu dans un geste indéfiniment suspendu au-dessus d'une table.
Disposés à terre, des blocs de bois massifs à la surface colorée, rendent compte des réflexions de l'artiste sur la phénoménologie de la perception. La peinture appliquée en couches finement superposées, écho à la technique développée par les maîtres de l'école flamande, forme des dégradés qui invitent autant à la méditation qu'à l'exploration de paysages intérieurs. Ces éclats colorés désacralisent la peinture de chevalet en la soumettant aux règles contemporaines de l'installation et en la sortant de son support.
Koka Ramishvili, né en 1956 à Tbilissi en Géorgie, vit et travaille à Genève depuis quinze ans. Son travail a fait l'objet de nombreuses expositions dans des institutions culturelles comme la Tate Modern à Londres, le MAMCO, le Goethe Institut à Berlin, le Musée des Beaux-Arts de Nantes, le Muséum Folkwang à Essen, le M KHA Contemporary Art Museum à Anvers, le Musée des Beaux-Arts de Nancy, le Cobra Museum d'Amsterdam. Il a également participé au Festival International du documentaire et du film d'animation de Leipzig, et à la Biennale du Caire. Koka Ramishvili a représenté la Géorgie à la Biennale de Venise de 1989.
L'artiste a également exposé avec les galeries Hausler Contemporary (par laquelle il est représenté à Munich et à Zürich), Wallspace Galleryà New York, Attitudes et Edward Mitterrand à Genève et Artra Gallery à Milan.
Les œuvres de Koka Ramishvili sont présentes dans de nombreuses collections parmi lesquelles celles de Pictet & Cie, du M KHA Musée d'art contemporain de Anvers en Belgique, du Centre de la Photographie de Genève, du FMAC et du FCAC.
Une monographie de l'artiste paraitra en mars 2015, éditée par les éditions du Centre de la Photographie Genève, en partenariat avec le FMAC Fonds Municipal d'Art Contemporain de Genève, le MAMCO, la galerie Hausler Contemporary et la galerie Laurence Bernard, avec des textes de Karine Tissot (Centre d'art contemporain d' Yverdon-les-Bains), Joerg Bader (Centre de la Photographie de Genève) et Victor Missiano (curateur indépendant et rédacteur en chef de la revue spécialisée The Moscow Art Magazine).